A l’invitation de la députée Céline Calvez, les résultats et les recommandations issus de l’enquête EPWS/ECEPIE ont été présentés à l’Assemblée nationale en présence des députés de la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée et de la directrice du Women Forum, Chiara Corazza. Le groupe constitué de
Claudine Hermann (présidente de l’EPWS), Isabelle Kraus (vice-présidente Unistra), Frédérique Pigeyre (professeure au CNAM), Colette Guillopé (Femmes et mathématiques), Dominique Chandesris (Femmes et sciences), Adèle Peugeot, (doctorante au Collège de France),Julie Verlaine (Mnémosyne) ; Teresa Lopez-Léon (MdC, chargée de mission egalite à l’ESPCI) et Yvonne Pourrat (ECEPIE)
a défendu les six recommandations suivantes pour leur inclusion dans la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) :
1. Obligation faite aux établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche
– de produire des bilans sociaux qui incluent de façon claire et exhaustive les données par sexe des compléments de salaires (primes) et des attributions de financements. Les publier sous une forme accessible à l’ensemble du personnel.
– d’intégrer aux bilans sociaux l’évaluation de leurs politiques d’égalité entre les femmes et les hommes, basée sur des indicateurs reconnus et qui tient compte des résultats des bilans sociaux précédents afin de mettre en évidence leur évolution.
2. Utiliser les moyens de contrôle et de sanction de l’Etat pour inciter les établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche
– à respecter les lois relatives à la mise en pratique des politiques d’égalité entre les femmes et les hommes,
– à utiliser des indicateurs d’évaluation pour mesurer leur impact et
– à diffuser largement les résultats.
3. Elargir le champ d’action des lois relatives à la mise en pratique de l’égalité femme/homme dans l’enseignement supérieur et la recherche à toutes les institutions recevant de jeunes chercheuses en préparation de doctorat, même si elles ne relèvent pas du ministère chargé de l’ESR (hôpitaux, institutions militaires, etc.).
4. Renforcer ou créer des services de gestion de carrières au sein des établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche, soutenus par les moyens de l’Etat,
– qui facilitent les conditions autour des mobilités professionnelles, d’interruptions de carrière, des congés parentaux des hommes et des femmes et de carrières conjointes.
– qui produisent de manière périodique des chiffres détaillés sur l’évolution de carrière des femmes scientifiques dans l’établissement (nombre d’années dans le même grade, passage de MdC à Pr, ou de CR à DR) faisant une spéciale attention au personnel à temps partiel.
5. Former et informer les hommes et les femmes sur l’égalité au travail, le respect des collègues femmes et sur ce qui est considéré une conduite inacceptable. Cette formation obligatoire devrait se faire au début de la carrière de chercheur ou d’enseignant-chercheur, de préférence dès le début du doctorat et contrôlé par l’Ecole Doctorale.
6. Obligation faite au Ministère chargé de l’ESR de diffuser largement les données prouvant la discrimination à l’égard des femmes dans les métiers scientifiques, de rassembler ces données au niveau national et de les rendre accessibles.